Samedi 3 avril 2010 à 16:26
Un champ perdu. Allongée sur la couette de Gaïa. Il n'y a plus que moi, et Nestelle qui téléphone, un peu plus loin. Les autres sont partis chercher le reste des affaires. Il fait encore un peu jour. Je m'perd dans le ciel. Il y a un immense nuage gris et or qui forme une traînée jusqu'à l'horizon. Une cigarette noire qui sent la vanille entre les doigts. Je ferme les yeux, j'écoute seulement. Le bruit de la rivière, les échos des oiseaux, le vent dans les roseaux, une voix lointaine. J'oublie que j'ai froid, jusque dans l'âme. Et je savoure, l'instant délicieux. Comme un faible étincelle dans la carcasse. Mais une étincelle quand même.
Saez - On a tous une lula dans le coeur
Vendredi 26 mars 2010 à 18:30
Vendredi 26 mars. 17h30.
Il fait magnifiquement beau et le soleil m'avuelge. Pour une fois je le déteste.
Je m'accroche à ce briquet qui ne marche comme si c'était le dernier appui sur terre.
J'ai tellement peur et tellement froid que je suis à deux doigts de vomir.
Et quand ses yeux, ses beaux yeux d'ambres deviennent humide, j'ai la certitude de n'être qu'une sale conne. C'est moi, l'immonde, qui fait pleurer ce coeur de gentil garçon. Je me jetterais bien sous les rails du train qui vient à passer. Je brûle, mais d'un feu glacé. Une porte, un ascenceur, le silence. Je rends le tee-shirt gris, les deux livres, les dvd du seigneur des anneaux. Je voudrais qu'il reste encore un peu, mais je ne sais que trop bien que c'est cruel. Une bise sur chacune de ces joues si longtemps caressées. Moi qui me plaignait d'avoir été mise en miettes, je suis ici de l'autre côté de la scène. Je suis le petit voleur. La couleur de la moquette me parait exécrable, toujours envie de vomir, je voudrais qu'il ne parte pas pour de bon. Mais il ne se retourne pas.
J'ai joué, j'ai perdu. J'nai pas compris les règles.
Je retourne à la case départ, celle qui est si noire.
Maintenant qu'on se retrouve à nouveau en tête à tête.
La solitude et ma carcasse.