Un champ perdu. Allongée sur la couette de Gaïa. Il n'y a plus que moi, et Nestelle qui téléphone, un peu plus loin. Les autres sont partis chercher le reste des affaires. Il fait encore un peu jour. Je m'perd dans le ciel. Il y a un immense nuage gris et or qui forme une traînée jusqu'à l'horizon. Une cigarette noire qui sent la vanille entre les doigts. Je ferme les yeux, j'écoute seulement. Le bruit de la rivière, les échos des oiseaux, le vent dans les roseaux, une voix lointaine. J'oublie que j'ai froid, jusque dans l'âme. Et je savoure, l'instant délicieux. Comme un faible étincelle dans la carcasse. Mais une étincelle quand même.
Saez - On a tous une lula dans le coeur