Dimanche 19 septembre 2010 à 19:32

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Au collège j'en rêvais pendant des semaines. Avec même des cauchemars, où je courrais au ralenti derrière mon bus, où j'étais la seule élève de ma classe, où mon bâtiment prenait feu. Je choisissais la veille ma tenue, après des heures d'essayages. Je gérais les milles appels aux/des copines, pour savoir quel tee-shirt, quelle heure, quel endroit. Sans oublier les échanges d'intonations hystériques à en péter le micro du fixe et les incantations vaudou pour que Machin ou Truc, amours respectifs de nos vies juvéniles, soit dans la même classe.

Cette année je rentre en terminale L, arts plastiques. Et la seule chose à prévoir c'est que mon réveil sonne plus ou moins à l'heure.

Dimanche 19 septembre 2010 à 19:29

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C
hambéry - Les marches. Un camping à trente. Un vrai bordel surtout. J'ai le cerveau qui danse, quand on s'allonge dans l'herbe pour regarder les étoiles tanguer. Je m'enroule dans l'écharpe d'Erwan, j'écoute les cris et le bruit des bouteilles. Comme une symphonie nocturne, celle d'une fin d'été. Armand et Vincent dans la nuit. Bataille de chips et petit beurre, à s'en rouler dans l'herbe et exploser de rire. Savourer les dix ans d'âge mental perdues en quelques heures. Essoufflée, sur le petit banc entre les garçons. La fumée de Vincent fait des ronds, Armand parle de fête qui ne finisse jamais et moi j'écoute en souriant. Un bonne nuit et Erwan m'embarque jusqu'à la maison où il fait chaud et où le plancher craque. On retient nos fou rires dans le creux des paumes et nos chuchotements se perdent dans le silence. Je m'enroule dans les couettes chaudes, et je m'endors sous le plafond d'étoiles en plastique, les idées filantes. Réveil à dix heures. Erwan en moto, me pousse moi et mon vélo. Et la vitesse grise et le vent fait pleurer mes rétines et j'ai envie de rire et de crier. Les Marches - Chambéry. Maman a fait des pâtes et le chat vient s'endormir sur mon ventre.

"Euhm, ça te dit de descendre aux marches.. ?" Je déchiffre la voix d'Elo dans le haut parleur grésillant de mon portable tout cabossé . Chambéry - Les marches. J'enfourche à nouveau le velo blanc et j'use les roues sur la piste cyclable avec les vieux tubes de madonna dans les écouteurs. Le bleu azur d'une piscine, la terrasse, des tasses, des cigarettes, des biscuits au citron, des grimpeurs, les rayban violettes, les sièges qui tatoue la peau, une pioche, le soleil et le vent. Farniente. Des bises et à ce soir. Les Marches - La chavanne. La côte qui m'achève et mes poumons à l'agonie. La chambre sous les toits d'Elo et l'eau de la douche sur la peau. Je cligne des yeux face au soleil du soir. On s'éclipse quand le ciel s'endort.

La chavanne - Les marches. Adri et Theo en scooter font demi tour pour un bonjour. Manon au passage. Les garçons on déjà commencé la barbecue. L'herbe mouillée, les braises et les chips salés. Les degrés chutent, Armand se bat avec une branche et je tente en vain de me réchauffer le bout des doigts. Une petite table en bois et je claque des dents, la pénombre du lac et le parking pour une partie de pétanque nocturne. 9-0, give me five Elo. La chance du débutant diront les garçons, mauvais perdants. Minuit et ses poussières, la fenêtre ouverte de Gaia et sa frimousse sur le pas de la porte. Je cours me pelotonner sous ses tonnes de couettes, quelques épisodes de Big Band theory et des princes tout choco. Et dans ce nid tout douillet, j'oublie que les heures passent que vendredi c'est la rentrée, pis le lycée, pis le côté merdique des jours à venir. Ne compte plus que les rires des copains, les mots de Gaia qui me bercent. Le lendemain le soleil inonde ma nuque et l'on s'arrête sur le bord de la route pour un petit déjeuner de mûres sauvages. Les Marches - Chambéry.

S
oit près de 50 km à velo en moins de deux jours. Maintenant j'ai dit bonjour courbartures ! je me déplace en fauteuil roulant et j'ai le sourire un peu crispé.


 

Dimanche 19 septembre 2010 à 19:26

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J'ai rêvé qu'on était deux, mais deux avec un autre que toi. Parce que surtout j'ai rêvé que tu n'étais plus là.

 
Je pique la jupe de jade, celle qui est un peu courte avec des volants. Gaia enfile ma robe, on se roule sur les matelas puis on panique parcequ'on est en retard, on courre sur la petite route avant d'être prise en stop. Enfait il fait très froid et y'a pas grand monde. Les connaissances et les bises, une cigarette et puis quatre. On s'allonge dans l'herbe très verte face au ciel très bleu et c'est comme une vision sous acide, comme un générique de skins ou comme l'apocalypse. Au choix. 22h, les filles sont rentrées, j'ai dit que j'arrivais. Je me gèle les fesses sur cette table de ping pong. Il a les sourires de Manon et Elo, la bière renversée de Clément, Lea qui n'arrive plus à écrire son sms, Armand et Vincent qui connaissent par coeur la chanson de Boris et une dame qui chante joliement des chansons toutes douces. 10 petit dégrés si ce n'est moins, l'air du soir, les muscles endoloris mais un sentiment rassurant qui tournicote et laisse mon coeur en pelote. J'avale les marches de l'escalier, le petit frère de Gaia m'ouvre la porte et je cours me coucher entre deux petites étoiles qui rigolent sous leur couettes, après un festin de petit beurre.

Joy Division - Disorder

Dimanche 19 septembre 2010 à 19:23

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Le chat est revenu d'une ballade sur les toits. Il sentait la cigarette et a vomi sur la terrasse. Je déconne pas. Ce chat a une double vie rock'n'roll j'en suis sûre. Je vais le dénoncer à maman.

Dimanche 19 septembre 2010 à 19:21

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Alors
voilà, en rangeant 1 petit mètre carré de ma chambre hier, je suis retombée sur mes vieilles asics, oubliée là depuis bien longtemps. J'me suis dit trop chouette ! mes baskets ! faut que je fasse quelque chose avec ! Ca et puis aussi le fait que ce que m'indiquait la balance ces derniers jours me faisait un peu tourner de l'oeil. Jme suis dit allez, si madonna, sarko et grande-soeur le font, je peux bien le faire. Yes I can comme dirait l'autre. J'avais décidé de faire un footing. J'ai déniché le short de basket qui prenait la poussière au fond du placard et j'ai même attaché mes cheveux, ce qui ne m'était pas arrivé depuis 1998. J'ai dit au revoir à maman, comme si on allait pas se revoir avant plusieurs années, j'ai embrassé le chat presque la larme à l'oeil, car le moment était grave, pris une grande inspiration et je me suis lancée à l'assaut de la piste cyclable en bas de l'immeuble.

Les cinq premières minutes, c'est coul et tellement facile que jme demande pourquoi j'éprouvais le besoin de fondre en larmes et de me pendre à la cage de foot dès que la prof d'eps nous demandait de faire deux tours de terrain. Enfait c'est plutôt sympa. Du soleil, l'impression d'être une sportive héroïque que tout le monde admire, et toute la playlist de fun radio la radio denneceuflaure dans l'ipod. Tient je vais courir au moins 30 minutes. Pour aujourd'hui. Demain j'essayerais un peu plus. Allez c'est parti.

C'est au cap des dix minutes que tout d'un coup, c'est plus drôle. J'ai l'impression que les muscles de mes jambes sont bien trop courts et tirent dans tout les sens. Il fait trop chaud et je commence déjà à me vider de toute l'eau de mon corps. La playlist de fun radio me over saoule déjà. Et ma meilleure amie la Flemme vient narguer ma conscience. "Mais pourquoi tu fais ça ! Tu pourrais être avachie sur le canapé et pratiquer comme seul sport la digestion des treize boites de cookies que tu viens d'ingurgiter en regardant secret story d'un œil morne ! Arrête cette stupide idée d'entretenir ta santé, c'est pas d'ton domaine". Je suis tentée mais je ne cède pas.

17 minutes. Okay c'est moi ou quelqu'un a glissé à mon insu du papier ponce dans ma gorge. J'ai besoin d'eau sinon je garderais surement à jamais ce souffle rauque d'agonisante. Ca y est plus personne ne m'admire, normal mon corps n'est plus que sueur poisseuse et mon visage n'est plus que détresse et souffrance. J'ai troqué ma foulée légère et euphorique contre la cadence lourde d'un pachyderme boiteux. Sex appeal niveau zero, j'espère ne croiser personne de potentiellement épousable sur cette piste cyclable. Allez c'est de la triche, ils ont transformé chaque mètre en kilomètre ou quoi ?!

18min36. J'abandonne. Et quand je rentre 20 minutes après mon départ en triomphe, la tête basse, les épaules voutées et le regard vide, maman m'accueille. "Ah tu est déjà là !?" Oh sa va ...

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