Plus de cigarettes. Dêjà plus de cigarettes. Le tabac du théâtre vient de fermer. Les autres boivent et hurlent en ville. Je fais semblant de lire voltaire. Hier il faisait chaud, il faisait nuit, Gaia a secoué les tentes et a dit venez on va prendre un bain de minuit. J'ai jeté mon jean, mon débardeur et mes chaussettes dans la poussière de la rive. Il fallait que je plonge, pour sentir l'eau glacé. Pour ressentir quelque chose. Nager dans la pâleur de la lune. Les filles crient quand les poissons frôlent. Les garçons plongent. Si je ferme les yeux je coule. Je n'ai jamais retrouvé mon débardeur et la fermeteur du pull de Romain ne fermait plus rien. Claque des dents, le vent dans les champs. La forêt sans lumière, les rires dans les ombres. Je me suis réveillée quand Nestelle se battait contre les papillons de nuit. Leur battements d'ailes à en froisser les tympans. Le paquet neuf est déjà vide. J'aurais du enfiler un jean et un truc propre, coiffé mes cheveux et sortir. Marcher un peu trop vite sous les lampadaires, longer les quais, tourner à la fontaine, passer les arcades et retrouver les autres au bar de la coure pavée. Au lieu de ça, mégot et cd de pearl jam. Je me suis acheté un jetable. Il fait des photos rayées.
Dimanche 6 juin 2010 à 0:34
Plus de cigarettes. Dêjà plus de cigarettes. Le tabac du théâtre vient de fermer. Les autres boivent et hurlent en ville. Je fais semblant de lire voltaire. Hier il faisait chaud, il faisait nuit, Gaia a secoué les tentes et a dit venez on va prendre un bain de minuit. J'ai jeté mon jean, mon débardeur et mes chaussettes dans la poussière de la rive. Il fallait que je plonge, pour sentir l'eau glacé. Pour ressentir quelque chose. Nager dans la pâleur de la lune. Les filles crient quand les poissons frôlent. Les garçons plongent. Si je ferme les yeux je coule. Je n'ai jamais retrouvé mon débardeur et la fermeteur du pull de Romain ne fermait plus rien. Claque des dents, le vent dans les champs. La forêt sans lumière, les rires dans les ombres. Je me suis réveillée quand Nestelle se battait contre les papillons de nuit. Leur battements d'ailes à en froisser les tympans. Le paquet neuf est déjà vide. J'aurais du enfiler un jean et un truc propre, coiffé mes cheveux et sortir. Marcher un peu trop vite sous les lampadaires, longer les quais, tourner à la fontaine, passer les arcades et retrouver les autres au bar de la coure pavée. Au lieu de ça, mégot et cd de pearl jam. Je me suis acheté un jetable. Il fait des photos rayées.
Mercredi 26 mai 2010 à 22:02
Série argentique. Numero 7 et 1.
Je suis absolument nulle en dessin. Même pour dessiner une fleur ou un carré. Je gribouille. Demain on a la dernière planche croquis et je suis en totale léthargie devant les crayons, les fusins, la gouache, les feutres et et l'aquarelle. Je finis par balbutier sur du papier bleu quelques spirales abstraites avant d'aller m'échouer devant la nouvelle star. De toute façon tout va bien, puisque ce matin, ô miracle, ô bénédiction, j'ai un dix-huit inattendu en analyse d'oeuvre. Max Hernst a dit "Si c'est la plume qui fait le plumage ce n'est pas la colle qui fait le collage." Commentez cette citation. HAHA. Bon, certe ça n'arrivera qu'une fois. Mais ça reste jouissif. Il n'y avait plus rien dans le frigo alors maman m'a emmené au resto. Salade de tomates et perrier en terrasse. Du soleil et des reflets dans ses cheveux blonds. Les bras déjà halés. Comérages et rires printanniers. Je laisse couler les minutes paresseuses qui s'enroulent avec langueur autour des idées.
Mardi 18 mai 2010 à 20:32
J'aurais pu rentrer et avancer les révisions. Mais il y avait du soleil, l'herbe soyeuse et les copines heureuses. Erwan est passé dans l'après-midi, avec ses expressions étranges et sa bonne humeur. Chloé a découvert le mot pépette, Lisa a fait du traffic d'herbe et Nestelle a juré de ne plus parler de choses sâles. On s'est allongé, et l'on a ri a en avoir mal aux côtes. Pour des batailles d'herbes, des histoires de grizzlis et des quiproquos douteux. L'allégresse se nourrit de si peu. Je me suis pris un portable dans la figure (chose normale dans mon existence), ce qui a provoqué l'hilarité de Jade et Juliette, puisque j'ai gardé la marque de l'antenne sous l'oeil droit. Maintenant jai l'air d'une boxeuse. J'ai loupé trois bus et la sonnerie. J'ai écouté la mano negra, attendu encore avec les coupains. En rentrant je suis descendu un arrêt plus tôt, pour prendre le chemin qui longe la rivière et les grands arbres. C'était beau, sur les notes de skinny love. J'ai repensé à toute les questions qu'on a posé et auxquelles je n'ai su répondre que par un regard fuyant. Pourquoi ? Tu vas faire quoi ? Elles ne comprennent pas, à vrai dire pas plus que moi. Alors je tais tout de moi. Je me laisse porter par le beau temps, les jolies paroles d'une chanson et le rythme de mes pas.
J'ai eu un quinze en maths et un seize en français. Comme quoi tout arrive. Mais alors vraiment tout. On a aussi reçu nos convocations de bac, à ça ça nous beaucoup moins faire rire. Je suis la toute première a passé pour l'oral de français. Au moins je serais la plus tôt en vacances.
Bhagavad - Martin
(petit groupe locale, découvert lors d'un concert ce week end)
Dimanche 16 mai 2010 à 14:56
Je n'ai pas dormi. J'ai pleuré. En silence, tout contre l'oreiller, pour ne pas réveiller. Il est parti fumer une cigarette au milieu de la nuit, et j'ai failli fermer les yeux en oubliant qu'il avait été là quelques secondes plus tôt. Je n'ai fais que des rêves troubles et sans lumières. Aube et tee-shirt teinté de sueur froide. Sa respiration. Mes réflexions. L'absurdité du moment. La tristesse de l'instant. Comme dans cette pièce de théâtre qu'on avait regardé hier. Avec cette jeune fille dans cette robe splendide, qui devient heureuse à partir du moment où elle n'aime plus ce garçon. Le coeur en cage, découvre qu'il y a une clé. Je me suis levée, j'ai frôlé le parquet sur la pointe des pieds. J'ai mis un disque et ranger la cuisine. J'ai aussi fait des cookies. Tout ça dans une frénésie matinale que je n'explique pas. Peut être pour oublier, qu'il fait aussi froid dehors que dans mes peurs. Il s'est réveillé, comme l'orage sur le jour. Calme et beau, dans la pâleur du matin. Pluie acide sur tout le corps brulant. Pas de caresse, plus de tendresse de printemps, je sens de nouveau les morsures de l'hiver. Il n'a pas dit grand chose, et la porte s'est claquée. Je n'ai pas guetté sa silhouette à travers la fenêtre. Je me suis assise, pour essayer de comprendre. Pourquoi toujours mes mauvais choix. Pourquoi j'aime, mais je ne souris pas.
B.o.b - Airplanes