Chambéry - Les marches. Un camping à trente. Un vrai bordel surtout. J'ai le cerveau qui danse, quand on s'allonge dans l'herbe pour regarder les étoiles tanguer. Je m'enroule dans l'écharpe d'Erwan, j'écoute les cris et le bruit des bouteilles. Comme une symphonie nocturne, celle d'une fin d'été. Armand et Vincent dans la nuit. Bataille de chips et petit beurre, à s'en rouler dans l'herbe et exploser de rire. Savourer les dix ans d'âge mental perdues en quelques heures. Essoufflée, sur le petit banc entre les garçons. La fumée de Vincent fait des ronds, Armand parle de fête qui ne finisse jamais et moi j'écoute en souriant. Un bonne nuit et Erwan m'embarque jusqu'à la maison où il fait chaud et où le plancher craque. On retient nos fou rires dans le creux des paumes et nos chuchotements se perdent dans le silence. Je m'enroule dans les couettes chaudes, et je m'endors sous le plafond d'étoiles en plastique, les idées filantes. Réveil à dix heures. Erwan en moto, me pousse moi et mon vélo. Et la vitesse grise et le vent fait pleurer mes rétines et j'ai envie de rire et de crier. Les Marches - Chambéry. Maman a fait des pâtes et le chat vient s'endormir sur mon ventre.
"Euhm, ça te dit de descendre aux marches.. ?" Je déchiffre la voix d'Elo dans le haut parleur grésillant de mon portable tout cabossé . Chambéry - Les marches. J'enfourche à nouveau le velo blanc et j'use les roues sur la piste cyclable avec les vieux tubes de madonna dans les écouteurs. Le bleu azur d'une piscine, la terrasse, des tasses, des cigarettes, des biscuits au citron, des grimpeurs, les rayban violettes, les sièges qui tatoue la peau, une pioche, le soleil et le vent. Farniente. Des bises et à ce soir. Les Marches - La chavanne. La côte qui m'achève et mes poumons à l'agonie. La chambre sous les toits d'Elo et l'eau de la douche sur la peau. Je cligne des yeux face au soleil du soir. On s'éclipse quand le ciel s'endort.
La chavanne - Les marches. Adri et Theo en scooter font demi tour pour un bonjour. Manon au passage. Les garçons on déjà commencé la barbecue. L'herbe mouillée, les braises et les chips salés. Les degrés chutent, Armand se bat avec une branche et je tente en vain de me réchauffer le bout des doigts. Une petite table en bois et je claque des dents, la pénombre du lac et le parking pour une partie de pétanque nocturne. 9-0, give me five Elo. La chance du débutant diront les garçons, mauvais perdants. Minuit et ses poussières, la fenêtre ouverte de Gaia et sa frimousse sur le pas de la porte. Je cours me pelotonner sous ses tonnes de couettes, quelques épisodes de Big Band theory et des princes tout choco. Et dans ce nid tout douillet, j'oublie que les heures passent que vendredi c'est la rentrée, pis le lycée, pis le côté merdique des jours à venir. Ne compte plus que les rires des copains, les mots de Gaia qui me bercent. Le lendemain le soleil inonde ma nuque et l'on s'arrête sur le bord de la route pour un petit déjeuner de mûres sauvages. Les Marches - Chambéry.
Soit près de 50 km à velo en moins de deux jours. Maintenant j'ai dit bonjour courbartures ! je me déplace en fauteuil roulant et j'ai le sourire un peu crispé.