Musilac
Elle m'a donné sa lettre, en tendant la main dans la foule. Une belle enveloppe blanche, avec simplement mon prénom écrit à l'encre bleu. J'avais le coeur à cent à l'heure, comme au bord du précipice et elle a juste dit " Ca a pris du temps ". Ses mots ont flottés dans l'espace, dans une insolente apesanteur, malgré le vacarme et l'agitation du lycée. Tout n'était que coton et silence, comme si au moindre souffle, je risquais de tomber dans le vide. J'ai eu envie de parler, beaucoup, de dire les mots, des milliards de mots. De la noyer presque, sous tout ce que je n'ai jamais su lui avouer, sur les années d'amitié que j'ai gâché. Mais j'ai balbutié, cligné les yeux et tournicoté une mèche de cheveux. Tout était trop soudain, peut être. Comme un mur soudainement apparu au milieu de la route, comme le fracas d'une voiture contre les briques. J'avais sous mes yeux, mon mur à moi, avec une paire d'yeux bleus et des cheveux blonds, qui me paralysait de silence. Un kilo de plomb dans le bide. Puis, comme si on avait déjà perdu trop de temps, tout s'est remis en marche. C'est allé très vite, à la manière d'une cassette qu'on rembobine. Les discussions des copains, la sonnerie lointaine, le vrombissement des bus, tout m'est revenu dans la tronche. Je n'ai eu le temps que de vaciller avant de comprendre que j'étais naze, que c'était trop tard. La lettre entre le pouce et l'index, et un cours de philo, et ce jour de rentrée, et le soleil dans la gueule. Toutçaquoi.
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J'ai la même classe que l'année dernière. Si ce n'est quatre nouvelles têtes. Un emploi du temps pas plus chargé que celui de première (ce qui nous maintien à un niveau de farniente raisonnable), une prof de philo dont je suis déjà amoureuse parce que tout ce qu'elle dit est trop COUL et ça chamboule ma vie (si elle n'avait pas été une femme, de soixante ans qui plus est, notre histoire d'amour aurait été possible) et une prof de littérature plutôt appréciable malgré son énorme moustache. Entre autre la rentrée c'était bien et j'ai vraiment hâte qu'on se mettre au travail ! Nan pour de vrai. Gaia a trouvé un baton, le flan c'était pas bon, ca sentait le seconde apeuré qui se vide sa transpiration (ah souvenir souvenir) et je me suis surement luxé une côté à force de rire à foison. (sauf que ça allait mieux après parceque notre prof principal nous a parler de projet de métiers ou d'études et là je rigolais plus du tout.)
Et je laisse cet article à chier parce que je vais aller écouter CARMENSITA de devendra, mon amour barbu-bohème, en faisant du repassage (on a pas tous une vie super).
You left me in the dark
No dawn, no day, I'm always in this twilight
In the shadow of your heart